Drone anti-graffitis - La SNCB allemande traque les taggueurs par les airs

La société ferroviaire allemande semble ne plus vouloir s’amuser des artistes de l’éphémère qui déploient leurs œuvres à la bombe sur les murs des gares du pays. Et pour cause : chaque année, ces dégradations coûtent à la Deutsche Bahn (DB) près de 7,6 millions d'euros. Pour la compagnie, y a pas photo, la solution viendrait des airs, puisqu'elle envisage de recourir à des drones de surveillance, de petits engins volant équipés de caméras, rapporte la BBC.

Souriez, vous êtes filmés. Des caméras à infrarouge embarquées seront utilisées de nuit afin de pouvoir identifier et poursuivre les vandales devant la justice, preuves à l'appui. Ces drones auront non seulement un effet dissuasif mais une couverture plus large que les caméras fixes présentes dans les infrastructures. Un porte-parole de l'entreprise a affirmé que des tests seraient bientôt lancés dans les dépôts les plus tagués.

Toujours selon la BBC, chaque drone coûtera 60.000 euros et volera presque sans bruit à 150 mètres d'altitude. La DB disposera d'un budget annuel de 10 millions d'euros pour le programme et les engins autonomes n'opéreront que sur les lieux appartenant à la compagnie ferroviaire.

Au niveau juridique, il reste toutefois quelques zones d’incertitude quant à la faisabilité du projet, la loi allemande étant très stricte en matière de vidéosurveillance et de protection de la vie privée.

Un marché en pleine expansion

Les drones, originairement utilisés que par les forces armées, commence à trouver leur utilité également dans le civil. Ce marché des drones civils semble destiné à exploser, selon une étude de l'Association internationale pour les systèmes de véhicule sans pilote (Auvsi) et aura des retombées considérables. Parmi les multiples usages de ces appareils, l'étude conclut que l'agriculture de précision, par exemple pour surveiller les cultures et répartir les pesticides, et la sécurité publique, notamment pour aider la police et les pompiers sur les scènes de crime ou d'incendie, sont les marchés civils les plus prometteurs. Ces deux secteurs représentent environ 90 % des marchés potentiels connus, selon l'étude.

D'autres applications pourraient se développer, notamment pour les actualités et le divertissement. Les drones joueront un rôle-clé dans la couverture de l'actualité et des événements sportifs à la télévision et le tournage de films, juge le rapport, mais aussi pour l'énergie, par exemple dans l'exploration gazière et pétrolière. Les services publics peuvent également les utiliser pour surveiller les lignes électriques. Dans le secteur de l'environnement, les drones peuvent observer en toute sécurité des événements météorologiques tels que les ouragans, ainsi que surveiller les conditions environnementales.

Une nouvelle filière économique donc et porteuse d’emplois de surcroît, dès qu’il sera légiféré de manière plus précise à l’Europe sur les questions relatives à la vie privée. (AD)