Délaver un jeans tue à petit feu (vidéo) News
Délaver un jeans tue à petit feu (vidéo)
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Délaver un jeans tue à petit feu (vidéo)

Après trois années passées à « vieillir » les jeans, en projetant de très fines particules sur le tissu, Suman Howlader vomit du sang, dans un hôpital de Dacca, au Bangladesh : comme lui, des milliers d’ouvriers dans son pays payent le prix fort d’une mode de plus en plus contestée.

« Ils m’avaient dit que le travail était sans danger, mais le sablage continu remplissait la pièce de sable et de poussière et je finissais par en respirer et en avaler beaucoup », explique Suman. Pendant 10 heures chaque jour, il « vieillissait » 200 à 300 paires de jeans avec pour seule protection un masque en tissu.

Selon les groupes de défense des travailleurs, lui comme nombre d’autres ouvriers souffrent de silicose, une affection pulmonaire potentiellement mortelle provoquée par l’inhalation des poussières de silice dégagées durant le sablage. Une opération qui consiste à projeter du sable à haute pression sur les jeans afin de leur donner un aspect usé, rapé, prématurément vieilli, une mode en vogue depuis plusieurs années dans les pays occidentaux, où ils peuvent se vendre jusqu’à 300 euros.

La responsabilité des marques et des enseignes

L’an dernier, Levis-Strauss, Hennes & Mauritz (H&M), C&A, Carrefour et plusieurs autres marques ou enseignes ont annoncé qu’elles allaient abolir le sablage dans leurs filières d’approvisionnement. Malgré les interpellations de la « Campagne Vêtements Propres », d’autres ne se sont toujours pas engagé, malgré le fait, indéniable, que la vie de milliers de travailleurs est en jeu. Dolce & Gabbana refuse par exemple d’y renoncer.

Interdiction

Le procédé utilisé est aujourd’hui interdit en Europe et aux Etats-Unis, mais pas au Bangladesh, où la main d’oeuvre est en outre très bon marché.

Selon Khorshed Alam, à la tête d’un groupe de défense des droits des travailleurs, quelque 500 usines qui utilisent ce procédé dans le pays mettent en danger la vie de dizaines de milliers d’ouvriers. « Nous craignons pour le Bangladesh un scénario semblable à la Turquie », où des dizaines d’ouvriers – dont des adolescents – sont morts de la silicose, avant que l’opinion publique réclame l’interdiction de ce procédé, effective en 2009. Mais Asma, une jeune patiente à l’hôpital de Dacca, dit qu’elle n’a pas le choix. « La maladie m’a rongée mais si je ne travaille pas, je ne peux pas me payer à manger », soupire la jeune femme de 25 ans. Quant à la Turquie, le sablage se poursuit toujours dans des ateliers clandestins. (AD)

http://www.youtube.com/watch?v=-w-6ihFqSZc

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