Flash-back pour ne jamais oublier : la maison de marc Dutroux à Sars-la-Buissière

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L’affaire Dutroux est une affaire criminelle qui a eu lieu en Belgique dans les années 1990, et a connu un retentissement mondial. Les principaux protagonistes : Marc Dutroux, électricien au chômage, et sa femme, Michelle Martin, accusés de viol, séquestration et meurtre sur des enfants et de jeunes adolescentes, ainsi que d’actes de pédophilie, et qui furent condamnés pour ces faits.

Les peines

Marc Dutroux a été reconnu coupable d’être le chef d’une association de malfaiteurs impliquée dans les enlèvements d’enfants et membre d’une association impliquée dans le trafic de drogue ; de l’enlèvement de Julie Lejeune, Mélissa Russo, An Marchal, Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne et Laetitia Delhez ; de l’assassinat de Bernard Weinstein, An, Eefje, Julie et Mélissa ; de la séquestration de Philippe Divers, Pierre Rochow et Bénédicte Jadot ainsi que celle de Bernard Weinstein, Julie, Mélissa, An, Eefje, Sabine et Laetitia ; du viol des sœurs Manckova, de Henrieta Palusova, de Julie, Mélissa, An, Eefje, Sabine et Laetitia. Il a été condamné à la réclusion à perpétuité et à une peine de dix années de mise à la disposition du gouvernement (peine permettant au gouvernement de le garder en prison en cas de libération conditionnelle).

Michelle Martin a été reconnue coupable d’association de malfaiteurs impliquée dans les enlèvements et séquestrations d’enfants ; de la séquestration de Laetitia, Sabine, An, Eefje, Mélissa et Julie avec la circonstance aggravante d’avoir entraîné la mort de ces deux dernières ; du viol de Yancka Mackova. Elle a été condamnée à trente années de réclusion.

Les dysfonctionnements du système judiciaire

Les dysfonctionnements de la Justice et les rivalités policières qui ont été mis au jour par cette affaire ont provoqué en Belgique d’importants remous. Le roi Albert II et la reine Paola reçurent pendant une semaine l'ensemble des parents d'enfants disparus avant d'organiser une grande table ronde au palais royal, au cours de laquelle le souverain condamna publiquement les erreurs commises et incita tous les responsables à améliorer la justice et la police.

Les Marches Blanches

A partir de 1996, de nombreuses Marches Blanches pour dénoncer les choses eurent lieu dans Bruxelles, certaines rassemblant une foule estimée à 615 000 personnes. L’une de ces marches déboucha, en 1998, sur la création du Centre européen Child Focus pour enfants disparus et sexuellement exploités (Bruxelles), dont la reine Paola assume la présidence d'honneur.

Julie et Mélissa

Pour ceux trop jeunes à l’époque, ainsi que pour ceux qui aurait tendance à « oublier » un peu trop vite, rappelons que deux petites filles de 8 ans ont été retenues prisonnières, pendant des semaines, dans une cache sordide et humide machiavéliquement orchestrée par Marc Dutroux dans sa maison de Sars-la-Buissière. Deux enfants innocentes qui sont mortes de faim, de froid et de mauvais traitements. Une maison qui sera également leur cercueil …

Une fresque d’enfant habille aujourd’hui la façade de l’indicible mais ce n’est qu’emplâtre sur une jambe de bois ! La propriété, abandonnée depuis l'arrestation de Marc Dutroux, en 1996, a été acquise lors d'une vente publique à Charleroi par la municipalité de Lobbes, dont dépend le village de Sars-La-Buissière où elle est située. Lors de cette acquisition, le bourgmestre avait émis l'envie de transformer les lieux en un espace vert public. Mais aujourd’hui, l’antre de l’horreur se dresse toujours dans la ville.

L’oubli serait certainement le plus beau cadeau que les citoyens que nous sommes pourraient faire à Marc Dutroux et Michelle Martin. Les plaies des parents sont encore vives et c’est toute une population qui pleure ces enfants disparus.

Julie et Mélissa, cela aurait pu être Marie, Lola, Tina, Cassandre … et bien d’autres, ne l’oublions pas ! (AD)