IBM dévoile les puces qui pensent

Le géant américain IBM a révélé jeudi avoir développé deux puces informatiques dont le fonctionnement se rapproche étroitement de celui du cerveau humain.

Ces puces, a expliqué IBM, « analysent l'information davantage comme des humains que comme les puces que l'on retrouve actuellement dans les ordinateurs personnels et les super-ordinateurs ». Selon la multinationale américaine de l'informatique, la puce permettra aux ordinateurs de réaliser plusieurs actions, comme : apprendre de leurs expériences, élaborer des hypothèses et tirer des conclusions à partir de résultats.

Ces puces ont été développées en partie grâce à un financement de 41 millions de dollars octroyés par l'agence de recherche du département américain de la Défense. Giulio Tononi, un psychiatre de l'Université du Wisconsin à Madison qui a participé à ce projet, affirme qu’elles représentent non pas un pas vers l'avant, mais plusieurs pas.

Les nouvelles puces auraient notamment une capacité accrue à gérer des informations inattendues. Elles pourraient ainsi être utilisées pour analyser et interpréter des informations provenant du monde réel, comme des degrés de température, du son ou des mouvements.

Le directeur du projet chez IBM Research, Dharmendra Modha, a expliqué qu'il a fallu complètement réinventer la puce informatique. La principale différence, a-t-il dit, est l'étroite association entre la mémoire et le processeur. Chaque puce est composée de pièces qui agissent comme des "neurones" et des "synapses" numériques. Chaque "coeur" comporte quant à lui des fonctions de calcul, de communication et de mémoire.

A ce stade, l’entreprise a produit deux puces, qui font actuellement l'objet d'une série de tests. Elles ont été gravées avec une finesse de trait de 45 nanomètres, sur du silicium. Ces puces contiennent l'équivalent de 256 neurones, le nombre de cellules nerveuses. À long terme, IBM veut construire un complexe de composants contenant 10 milliards de « neurones ». En comparaison, c'est encore très loin du cerveau humain qui en possède 100 milliards.

Il pourrait falloir encore dix ans avant que ces puces ne quittent le laboratoire pour être utilisées dans le monde réel mais l’avancée technologique est d’ores et déjà fantastique ! (AD)