Etre parents d'enfants autistes est un véritable drame aujourd’hui en Belgique. Absence d’infrastructures adaptées, pas ou peu de suivi, aucun remboursement optimal. Alors que nos voisins français en sont déjà à leur troisième Plan Autisme, depuis plusieurs mois, un collectif d'associations se bat pour la mise en place d’un même type de plan dans notre pays. Ce lundi, les familles ont rencontré la ministre Laurette Onkelinx qui s’est engagée à prendre rapidement en considération leurs revendications.
Selon le communiqué de presse diffusé ce lundi par la délégation qui s’est présentée au cabinet de la ministre : « En Belgique, des milliers de familles d’autistes vivent une situation intenable. Diagnostic tardif, errance médicale, peu ou pas de solutions d’accompagnement, peu ou pas de structures adaptées pour les personnes atteintes plus gravement, peu ou pas de reconnaissance du handicap auprès de la Prévoyance Sociale. C’est particulièrement le cas pour les personnes atteintes du syndrome d’Asperger ou autisme de haut-niveau qui n’ont AUCUNE reconnaissance dans notre pays. Parents et associations sont déterminés pour mener des actions afin qu’un Plan Autisme soit mis en place dans la prochaine législature ». Et de poursuivre : « Un plan d’action sera mené également à l’Europe, des députés européens seront interpellés ce 19 février afin de faire la lumière sur cet état de fait ».
Bilan de la rencontre
Laurette Onkelinx s’est engagée à ce qu’un Plan autisme fasse partie de la prochaine législature. "Elle a également promis d'interpeller l'Inami afin de prévoir le remboursement des séances de logopédie sans qu'un test de QI ne soit obligatoire", a précisé Valérie Waroquier, mère d'un enfant autiste.
"Le futur statut d'aidant proche devrait également permettre de soutenir et protéger les parents qui dédient leur vie à leurs enfants atteints d'autisme par exemple. La révision des grilles d'évaluation (de la prévoyance sociale, ndlr), pour prévoir la prise en charge des déficiences neurosensorielles notamment, est aussi une nécessité", a estimé la ministre qui a reconnu les difficultés d'insertion sociale des autistes.
Journée Mondiale de sensibilisation à l’autisme
Selon le secrétaire général de l'ONU ban Ki moon « de tous les troubles graves du développement, il est celui qui connaît la plus rapide expansion dans le monde. Cette année, le nombre de cas d'autisme diagnostiqués chez les enfants serait supérieur aux diagnostics de diabète, de cancer et Sida réunis ». La Convention relative aux droits des personnes handicapées est entrée en vigueur en mai 2008. Son assemblée générale a décrété le 2 avril « Journée Mondiale de sensibilisation à l’Autisme ». Rien que dans notre pays, plus de 100.000 personnes, selon les dernières estimations, souffriraient d'un trouble autistique, soit 1 personne sur 1000.
Défaite de la psychanalyse sur le terrain de l’autisme
Dans les années 50, on pensait que l’autisme était un trouble lié à la relation « névrosée » mère/enfant, culpabilisant de surcroît les parents de ces enfants souvent placés en institutions psychiatriques. Face à l’échec de la psychanalyse sur ce terrain, on essaie à l'heure actuelle, à l’inverse, à mieux comprendre la part complexe de la génétique notamment dans cette affection neurobiologique.
En déculpabilisant les mères de la maladie de leur enfant, les nouvelles approches thérapeutiques se veulent ainsi éducatives, comportementales et développementales. C’est tout l’objet du film de Sophie Robert « Quelque chose de plus » qui sortira pour la Journée Mondiale de l’Autisme, le 2 avril prochain. (AD)
Quelque chose en plus - Trailer :
http://www.dailymotion.com/video/x17ppre_aba-et-autisme-quelque-chose-en-plus-trailer_webcam
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