Maastricht : plus de joints pour les Français ou les Italiens News
Maastricht : plus de joints pour les Français ou les Italiens
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Maastricht : plus de joints pour les Français ou les Italiens

Les coffeeshops veulent limiter l'accès des consommateurs étrangers aux seuls "pays voisins" : la Belgique et la Hollande. Les fumeurs de joints français, italiens ou d'ailleurs pourront passer leur chemin. Une mesure efficace ? Ou un coup de pouce supplémentaire au marché noir ?

Décidément, Maastricht a bien du mal à gérer son offre de drogue douce. Après la carte de résident, qui permettait d'acheter quelques grammes à condition d'habiter les Pays-Bas, la ville frontalière envisage de nouvelles mesures.

Ou plutôt la Vereniging Officiële Coffeeshops (VOC, Association Officielle des Coffeeshops) veut réglementer le marché. La ville accueille selon les estimations entre 2,2 et 4 millions de consommateurs par an. Parmi eux, très officiellement, on compte 41 % de fumeurs néerlandais, 41 % de fumeurs belges, 6 % de Français, 6 % d'Allemands et 6 % venus d'autres pays.

Les tenanciers de coffeeshops - et moi aussi - ont l'impression qu'en réalité, les consommateurs étrangers sont beaucoup plus nombreux. Probablement aux alentours de 30 %. Pour s'en convaincre, il suffit de flâner dans le centre de la ville et surtout aux abords des distributeurs de billets automatiques, où les consommateurs retirent l'argent pour leur "shopping" un peu spécial. On y entend plus parler le français ou l'allemand que le néerlandais...

Faites un jour l'expérience suivante : prenez le train qui va de Liège à Maastricht en passant par Visé, aux alentours de 18 heures. On parle exclusivement français dans les wagons, ou presque. Les voyageurs, extrêmement jeunes pour la plupart, vous paraissent aussi bleus que des Schtroumpfs tant le wagon est déjà envahi de fumée douceâtre. Au retour, c'est encore pire. Sur les quais de la gare, des policiers effectuent tranquillement leur ronde et n'appréhendent personne, sauf s'il y a du grabuge.

Les coffeeshops essaient-ils de réguler le marché sous pressions des commerçants du centre, qui en ont visiblement assez de ces hordes de jeunes qui font beaucoup de bruit et n'achètent rien chez eux ? C'est bien possible.

Une mesure inefficace et probablement illégale

En attendant, la mesure n'attire que peu de sympathie chez les autorités communales. Le maire faisant fonction, John Aarts, craint que la mesure soit illégale au regard de la législation européenne. Comment justifier qu'on accepte certaines nationalités et pas d'autres ? Le conseil d'Etat néerlandais envisage de n'autoriser l'accès aux coffeeshops qu'aux habitants des Pays-Bas, mais rien n'est encore fait...

Il n'est pas certain non plus que cela règle les problèmes de circulation dans le centre-ville, contrairement à ce qu'affirme Marc Josemans, le sympathique président de la VOC. S'il est vrai que beaucoup de Français ou d'Italien viennent en voiture alors que la plupart des Belges ou des Allemands prennent le train, il n'est pas sûr du tout qu'ils s'approvisionnent chez les coffesshops. Il y a les "drugrunners" ces petits revendeurs à la sauvette, qui vous proposent de l'herbe, de la coke ou du speed pour la moitié du prix officiel. Et si vous venez de Toulouse ou de Palerme à Maastricht, ce n'est sans doute pas pour acheter 3 grammes dans un coffeeshop, mais plutôt 30 kilos chez un trafiquant...

Cette mesure ne risque-t-elle pas, une fois de plus de donner un avantage au marché noir et aux groupes qui dominent la distribution de la drogue aux Pays-Bas ? Notamment les Hells Angels ? Ne serait-il pas temps d'avoir un débat de fond au niveau européen sur le sujet ? (MB).

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