Prothèses mammaires défectueuses : danger de mort (vidéo)

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Après la mort d’Edwige Ligonèche, une française de 53 ans ayant reçu un implant mammaire défectueux, le dossier prothèses mammaires PIP (Poly Implant Prothèse) refait surface. Les mêmes exemplaires sont utilisés en Belgique.

Edwige Ligonèche, 53 ans, est décédée lundi à l'Institut Paoli-Calmettes, à Marseille, d'un lymphome avec antécédents de complication sur prothèse mammaire. Des exemplaires de ce type ont été exportés en Belgique il y a quelques années, avant leur retrait du marché courant 2010, a indiqué vendredi l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS).

Ce décès est le premier parmi les victimes « PIP », ce qui n'est pas de nature à rassurer les quelque 30.000 femmes concernées depuis 2001. La soeur d'Edwige a déposé une plainte pour « homicide involontaire » visant la société PIP, mais aussi le chirurgien plasticien qui a pratiqué l’intervention. Plus de 2000 plaintes ont déjà été déposées auprès du pôle de santé publique du parquet de Marseille dans le cadre de la même affaire.

Plusieurs problèmes

Selon plusieurs tests effectués, un taux de rupture prématuré de ces implants deux fois supérieur à la norme a en été constaté. De même, il a été démontré que le gel de silicone utilisé n'était pas destiné à un usage médical. Cependant, ces tests n'ont pas permis de mettre en évidence des risques graves pour la santé des patientes chez lesquelles les prothèses de l'entreprise PIP ont été implantées.

Ce qu’il faut savoir

« Cet événement doit aussi être l’occasion pour l’ensemble des femmes qui envisagent des prothèses mammaires de faire un point sur leurs motivations et leurs possibles déceptions. Car c'est une intervention qui en appelle généralement d'autres et qui n'est pas sans risques », précise le site Santelog.

Les institutions américaines sont très en avance sur le sujet. Dès janvier 2011 elles signalaient le risque de lymphome analplasique à grandes cellules, jugeant que ce ne pouvait être qu'"une coïncidence". Les premières études américaines datent de 2003. L’Agence américaine Food and Drug administration rappelle aux femmes les principaux points à bien réfléchir avant de prendre leur décision d’intervention. En premier lieu, savoir comprendre ses propres attentes et cerner précisément les raisons qui motivent une telle décision. La FDA a même édité un guide d’information pour les femmes qui envisagent cette opération.

Porter des implants mammaires, c’est surveiller ses seins pour le reste de sa vie

Le moindre changement doit amener à consulter. Les implants mammaires ne sont pas des dispositifs qui durent toute la vie et plus la décision intervient tôt dans la vie, plus il est probable que la patiente devra les faire enlever ou remplacer. Ce n’est donc pas toujours une décision pour une intervention mais pour plusieurs interventions qui est prise au départ. Plus la durée passée avec des implants est prolongée, plus le risque de complications locales et d’effets indésirables l’est aussi.

Les ruptures silencieuses et fuites de gel

Des implants mammaires remplis de gel nécessitent de passer périodiquement une IRM afin de détecter les ruptures qui ne provoquent pas de symptômes. De son côté, l’Agence américaine recommande que les femmes avec ce type d’implants passe une IRM 3 ans après l’intervention puis remplacent leurs implants tous les 2 ans. Il faut noter que c’est un dépistage coûteux non pris en charge.

Association Porteuses de Prothèses

Un certain nombre de ces femmes, affectées par ces doutes et ces risques, font partie de l’association des Porteuses de Prothèses PIP (PPP), qui coordonne désormais 1.400 plaintes sur ce sujet. Une inquiétude qui grandit malheureusement à nouveau depuis quelques jours, suite au décès d’Edwige. (AD)