Sida : 3 nouveaux cas de contamination par jour en Belgique

La Belgique connaît trois nouveaux cas de contamination par le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) par jour. En 2010, 1.196 nouveaux cas ont ainsi été diagnostiqués, soit le niveau de contamination par le VIH le plus élevé depuis le début de l'épidémie. C'est ce qu'il ressort du rapport annuel de l'Institut scientifique de Santé publique (ISSP) rendu public ce vendredi.

Le constat de l’Institut scientifique de Santé publique (ISSP) est désolant : l’épidémie poursuit sa progression. Le VIH est connu depuis 1985, moment où les tests ont pu être mis au point pour détecter la présence du virus dans le sang. Progressivement, dans notre pays, le chiffre de nouveaux cas d’infection est passé de 739 en 1986 pour culminer en 1992, à 977.

Une fausse impression de sécurité

Avec les campagnes de sensibilisation, d’information et le travail des associations sur le terrain pour inciter les populations à se protéger, ce chiffre est descendu, en 1997, à 696. Hélas, la génération « capote » - ces jeunes qui ont commencé leur vie sexuelle lorsque le sida occupait le premier rang dans les programmes d’éducation et d’information - est passée; le soufflé médiatique est retombé et l’efficacité de certains traitements a donné une fausse impression de sécurité. Or, il est important de rappeler que l’on ne guérit toujours pas du sida.

Un relâchement des comportements de prévention

On observe un véritable « relâchement des comportements de prévention », relève la Plate-forme prévention Sida. Résultat, depuis 1997, les chiffres ont ré-augmenté pour crever des plafonds jamais atteints depuis 1992. Ainsi en 2010, 1.196 diagnostics VIH ont été posés. Et les dépistages n’étant pas automatiques, ces chiffres sont sans doute en-dessous de la réalité.

Le sida touche les jeunes

La classe d’âge la plus représentée dans les personnes déclarées séropositives est celle des 30-34 ans chez les hommes et 25-29 ans chez les femmes. Pour les deux tiers environ des personnes contaminées, le mode de transmission probable est connu : alors que chez les hommes d’origine belge, il s’agit des contacts homosexuels dans 67,1% des cas, ce sont les contacts hétérosexuels qui contaminent les femmes belges (75,9%).

Plus de contaminations hétérosexuelles

L’augmentation de la contamination a touché tous les publics confondus (homo et hétero, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes) mais le problème se situe aujourd’hui dans la population hétérosexuelle, qui se croit à tort protégée, avec un boom énorme des cas avérés.

Néanmoins, un point positif est à relever dans l’évolution freinée des séropositifs vers le sida : avec l’efficacité des traitements, les Belges séropositifs ont été moins nombreux à développer la maladie.

A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida qui aura lieu jeudi prochain, les autorités rappellent, 20 ans après la découverte des premiers cas de sida, que le virus tue encore et toujours plus dans le monde tandis que le nombre de personnes nouvellement contaminées ne cesse d’augmenter ! Il n’existe toujours pas de vaccin et les relations sexuelles protégées restent le moyen le plus efficace de se protéger. Sortez couverts ! (AD)