Trop de bracelets électroniques et peu d’effectifs

Les agents chargés de la surveillance des détenteurs de bracelets électronique se plaignent de la surcharge de travail. Le nombre de bénéficiaires d’une peine alternative a triplé en Belgique et les effectifs sont restés les mêmes.

En grève depuis deux jours, les agents qui assurent le contrôle des personnes sous bracelet électronique refusent de poursuivre le travail dans ces conditions. Hier mardi après-midi, les syndicats et la direction Justice sont parvenus à rédiger un texte de compromis sur les problèmes rencontrés au Centre national de surveillance électronique (CNSE), qui se retrouve débordé de sujets à surveillés. Le texte du compromis devrait être présenté aujourd’hui.

S’il est vrai que le bracelet électronique est de plus en plus envisagé par les politiques comme alternative à la fois à la détention préventive et aux peines de prison, les agents du CNSE réclament plus de moyens et plus d’effectifs.

Soulignons que la fiabilité du bracelet électronique est fréquemment remise en question. Hier mardi, un jeune français de 19 ans a été condamné à 9 mois de prison ferme pour avoir tenté de détériorer son bracelet électronique.

En avril dernier, Vito Roppa avait été condamné à deux ans de prison, dont neuf mois avec sursis, pour avoir fait peur, avec deux autres amis, à une dame âgée dans son appartement de la résidence Paul-Manouvrier à Saint-Amand-les-Eaux, en France Elle avait fini par sauter de la fenêtre du premier étage. Début août, le jeune homme a demandé la surveillance électronique par bracelet, pour pouvoir travailler dans le restaurant familial.

Mais ce samedi, la Voix du Nord rapporte « qu’après une dispute avec son père, l'impulsivité du jeune homme l'a emportée : je n'ai pas aimé la façon dont mon père m'a parlé. J'ai pris un couteau et enlevé le bracelet ».

En jetant l'outil qui permettait à la justice de le surveiller, le jeune homme a fait déclencher l'appareil. Il est ensuite sorti du périmètre autorisé, à savoir la maison familiale et a déambulé dans les rues du quartier pour se calmer. Une heure après les faits, Vito s’est spontanément rendu aux autorités.

Le jeune est passé à nouveau devant le juge sur base de deux préventions établies et a été condamné pour : tentative d'évasion (neuf mois ferme dont six avec sursis), et dégradation du bracelet électronique (deux mois). Un mandat de dépôt a été décerné à son encontre sitôt le jugement prononcé. (AD)