JO de SOTCHI – Un écolo russe envoyé en camp pénitentiaire! Sport
JO de SOTCHI – Un écolo russe envoyé en camp pénitentiaire!
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JO de SOTCHI – Un écolo russe envoyé en camp pénitentiaire!

A Sotchi, l’étau se resserre sur les écolos. Un militant écologiste russe, critique vis-à-vis des Jeux et de leurs dégâts sur l’environnement, a été condamné à trois ans de colonie pénitentiaire. Il a perdu ce jeudi en appel contre sa condamnation.

Evgueni Vitichko, géologue et membre d'une association régionale de défense de l'environnement du Caucase du Nord (EWNC), a été condamné pour des actes de vandalisme contre la propriété du gouverneur de la région, mais ses soutiens affirment que les autorités ont en réalité voulu le réduire au silence. "Le procès Vitichko est un procès politique depuis le début", a réagi dans un communiqué Julia Gorbounova, de l'association Human Rights Watch (HRW). "A partir du moment où les autorités ont continué à le harceler, il est devenu évident qu'on voulait le faire taire."

A l'origine, il avait été condamné avec sursis en 2012 pour avoir peint le mot "voleur" sur la clôture de la propriété du gouverneur pro-Kremlin de la région de Krasnodar, Alexander Tkachiov. Evgueni Vitichko a contesté cette accusation en arguant que la maison du gouverneur avait été bâtie sur le terrain d'une forêt nationale où, selon lui, toute construction est en théorie interdite.

Sa peine est devenue effective lorsqu'il a enfreint les conditions de son sursis, en quittant la ville de Touapsé, près de Sotchi, où il était assigné à résidence. Elle a été confirmée mercredi par une cour d'appel à Krasnodar, à 170 km au nord-ouest de Sotchi.

Sotchi la luxueuse
Quand la Russie remporta la timbale en 2007, il était clair que la région de Sotchi, zone balnéaire vieillotte et dépourvue d'infrastructures, allait devoir passer par une transformation copernicienne pour être à la hauteur. Sept ans plus tard, le pari est gagné, les installations sont prêtes. La plaine d'Imérétie, une ancienne zone marécageuse, s'est muée en un Las Vegas de bord de mer, avec hôtels, arènes sportives et un centre de presse flambant neuf, grand comme quatre fois la place Rouge. Les hôtels de la région affichent désormais une capacité de 40 000 lits.

Rien à dire, le décor est somptueux, conforme aux dépenses considérables – 50 milliards de dollars (37 milliards d'euros) au lieu des 12 milliards annoncés par M. Poutine en 2007. La corruption n'y est pour rien, il s'agit d'un simple « dépassement des coûts », a précisé le président russe dans une interview à la presse étrangère le 20 janvier : « Pendant les appels d'offres, les candidats à tel ou tel projet affichent des devis très bas pour emporter le marché. Dès qu'ils l'ont en main, ils comprennent que c'est impossible et commencent à faire monter les prix. De telles choses arrivent partout, notre cas n'est pas unique.»

Des dégâts irréversibles à l’environnement
Les écolos déplorent les dégâts irréversibles causés à l'environnement. Malgré l'engagement du «zéro déchets» et autres promesses, les responsables des travaux ne se sont guère montrés soucieux. Décharges et carrières sauvages sont apparues un peu partout, les eaux usées restent encore largement rejetées dans la mer Noire, plusieurs parcs nationaux ont été transformés à la hâte en zones d'habitation ou de récréation dernier cri pas forcément dotées des installations sanitaires adéquates.

Une volonté de faire taire ceux qui critiquent les JO
Plusieurs ONG stigmatisent le comportement des autorités russes vis-à-vis des militants écologistes. Evgueni Vitichko n'a pas seulement percé une clôture. Il a également travaillé avec son association EWNC à un rapport sur les violations observées au moment des gigantesques travaux en vue des Jeux. Publié mercredi, le rapport égratigne le président russe Vladimir Poutine. "Au nom des ambitions d'un seul homme, qui a décidé d'entrer de la sorte dans l'histoire, la nature unique du Caucase de l'Ouest, des centaines de milliards issus du budget, les intérêts de centaines de milliers d'habitants de Sotchi victimes des Jeux olympiques, la législation environnementale russe (...) ont été jetés au feu", écrivent ses auteurs dans l'introduction de ce rapport.
Depuis le mois de novembre, au moins six militants d'EWNC ont été placés en détention. Mardi, Amnesty International a appelé le président du Comité international olympique, Thomas Bach, à dénoncer le "harcèlement des écologistes". Sans, pour le moment, obtenir de réponse.

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