Malaysia Airlines: Les gsms des passagers continuent de sonner

La disparition du vol MH370 de la compagnie Malaysia Airlines, disparu dans la nuit du samedi 8 mars au dimanche 9 mars, reste un mystère. Cela fait désormais trois jours que l'on a perdu toute trace du boeing et pourtant les portables de certains passagers continuent de sonner. Comment expliquer qu'un avion puisse disparaître des radars ? Tentative d'explication avec Bernard Chabbert, spécialiste de l'aéronautique.

Lost en real life?
Selon plusieurs médias, dont le Washington Post, les proches des victimes ont tenté de les joindre sur leur téléphone portable. Aucune réponse mais une tonalité a bien été entendue par plusieurs personnes. Malaysia Airlines a procédé au test en tentant de joindre les membres d'équipage. Là aussi, le téléphone a sonné. Or, si l'avion a explosé ou si la carcasse de l'appareil est sous eaux, il apparaît impossible que les téléphones soient toujours en service. Les familles ont aussitôt exigé qu'on utilise la géo-localisation pour tracer l'appareil.

Autre détail troublant: certains passagers sont toujours connectés sur QQ, un service de messagerie instantanée chinois. Près de 19 familles auraient déjà fait savoir qu'elles avaient été touchées par le phénomène. Il n'a pas fallu très longtemps pour qu'on fasse le rapprochement avec la célèbre série Lost, qui avait rencontré un énorme succès lors de son lancement en 2004. La série racontait l'histoire de passagers ayant survécu à un crash d'avion, coupés du monde, sur une île déserte.

Trois théories envisageables
Des radios HF (haute fréquence) et VHF (très haute fréquence) aux balises de détresse, les moyens de communications mis à disposition de l’équipage d’un avion sont extraordinaires et très variés. Trois hypothèses sont dès lors alors envisageables, selon les spécialistes;

1. La disparition de l’avion est due à un acte terroriste : il aurait donc explosé en plein vol et se serait désintégré, ce qui explique que l'équipage n’ait pas pu envoyer de message d’alerte. Cependant, il y a dans un avion des éléments de structure qui flottent, comme des sièges composés de matériaux légers. Ils auraient donc dû être en partie retrouvés.
2. Un réacteur de l’avion a explosé : cette hypothèse est difficilement envisageable, car si ce phénomène pouvait arriver il y a 30 ou 40 ans, il est extrêmement rare de nos jours.
3. L’avion a cassé en vol : à moins qu’il ne soit entré en collision avec quelque chose d’imprévisible, ce scénario est lui aussi difficile à imaginer, car le Boeing, comme tous les avions de ligne, est un engin d'une immense solidité et "protégé" contre les évolutions pouvant conduire à une rupture de la cellule.

A priori, il semblerait que ce soit la première option qui soit actuellement privilégiée. Si l’on analyse, en effet, l’historique des accidents d’aviation qui se sont soldés par une disparition semblable à celle du 777 malaisien, il s’agit à chaque fois d’actes terroristes : on pense par exemple au Boeing 747 de Pan Am à Lockerbie, au DC 10 français d'UTA dans le Ténéré, ou au 747 d'Air India, perdu au large de l'Irlande en 1985.

De plus, dans le cas de ce Boeing 777, cinq passagers munis de billets ont enregistré leurs bagages sans se présenter à l'embarquement. On peut donc imaginer que des valises piégées aient fait exploser l'engin.