Des salariés obligés à porter un bracelet électronique

La filiale italienne du groupe français de restauration collective Elior impose désormais le port du bracelet électronique à ses employés. Pour la direction, cette initiative vise avant tout à les protéger des braquages mais les salariés y voient un outil de flicage.

Un « bip », porté à la ceinture, sonne après une minute et demie d'immobilité de l'employé. La chaîne de cafétérias MyChef a mis en place ce système dans ses établissements installés sur les aires des autoroutes, dont un sur l'aire de la Pioppa Ovest dans les environs de Bologne où travaille Amalia, 30 ans, employée depuis 3 ans. Ces parents dénoncent cette pratique comme abusive.

Seule l'équipe de nuit (22h00-06h00) est contrainte de porter ce GPS. Il est connecté à un poste de sécurité externe, qui est alors alerté si le salarié ne bouge pas pendant 90 secondes, explique la direction à l'AFP.

« C'est pour protéger les salariés qu'on l'a fait", assure une porte-parole du groupe français. Sur cette aire d'autoroute qui fait 2.500 mètres carrés, l'établissement a été l'objet de sept attaques à mains armées ».

Obliger le personnel à se mouvoir

« Il n'y a pas de problème de sécurité. Il n'y a pas eu de braquage ou vol récemment », réfute le beau-père d'Amalia, Philippe Paoli, joint par téléphone. Pour ce chef d'entreprise vivant à Marseille, ce bracelet électronique « a été mis en place pour obliger le personnel a se mouvoir constamment. C'est du flicage », dénonce-t-il. Et de poursuivre : « Les employés travaillent avec la peur de faire sonner le système et de déclencher l'arrivée de la sécurité ».

Pour l’heure, Elior rétorque que le port du bracelet électronique pour ses employés de nuit a été validé par les syndicats. (AD et AFP)