L’affaire Merah vue par Jamel Debbouze News
L’affaire Merah vue par Jamel Debbouze
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L’affaire Merah vue par Jamel Debbouze

Les terribles événements de Toulouse et de Montauban ont été mis en scène de manière paroxystique par le système médiatique et abondamment commentés par la classe politique. La proximité immédiate de l'élection présidentielle se prêtait évidemment, et se prête toujours, à ce déluge de propos grandiloquents sur le retour du terrorisme en France. Mais voici qu'un jeune de banlieue, d'origine marocaine, attire notre attention sur la manière dont la presse a traité le sujet. Cette voix n'est pas anodine puisqu'il s'agit de celle de l'humoriste et comédien Jamel Debbouze, qui a passé son enfance à Trappes et qui reste très populaire parmi les jeunes des banlieues.

En promo pour la sortie du film « Marsupilami », Jamel Debbouze a tenu à rebondir sur l’affaire Merah « parce que c’est important ». Né dans une banlieue des Yvelines, à Trappes, le comédien craint des risques d’amalgame avec les jeunes de banlieue. « C'est terrible ce qu'on est en train de faire avec cette histoire de Toulouse. Au lieu de dire que Mohamed Merah est un marginal, que son acte est un acte isolé, on lui donne une idéologie qu'il n'avait pas au départ », a-t-il expliqué.

Il y a plein de Mohammed Merah qui ne deviennent pas des tueurs

L’humoriste, qui dénonce « la récupération politique » de l’affaire, par Marine Le Pen notamment, appelle les politiques et les médias à s’exprimer avec prudence. « Je les connais les Mohammed Merah, il y en a plein des Mohammed Merah mais qui ne deviennent pas des Mohamed Merah. Là, on est en train de mettre dans la tête de jeunes qui ont le potentiel de Mohammed Merah de devenir des Mohammed Merah. Car, d'un coup, ce Mohammed Merah a défié le Raid tout entier ».

Avec sa langue bien pendue, Jamel assène que les médias auraient dû donner de Mohammed Merah l'image d'un marginal, voire d'un cinglé, afin de l'isoler le plus possible dans l'imaginaire des jeunes Français d'origine maghrébine. Au lieu de quoi, nous l'avons survalorisé de deux manières. D'une part, nous nous sommes extasiés, fût-ce par effroi, devant l'exploit d'un gamin de vingt-trois ans tenant tête, à lui tout seul, à l'unité d'élite de la police française ; d'autre part, et ce furent surtout les propos de Marine Le Pen, nous avons laissé entendre que de nombreux jeunes pourraient devenir des Mohammed Merah.

En multipliant de tels propos, insiste l'acteur, on envoie aux jeunes des banlieues le message qu'ils sont considérés comme des Merah en puissance, ce qui crée, en retour, un sentiment d'identification avec le comportement de ce criminel. Debbouze dénonce une telle récupération politique de ce drame par l'extrême droite et insiste sur combien elle est hautement dangereuse. (AD)

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