La sexomnie est cette forme très particulière de somnambulisme qui consiste à faire l’amour en dormant. Récemment reconnue comme une véritable maladie, elle rend les gens qui en souffrent amnésiques du moment de partage sexuel. Kelly Rampling, une Britannique de 27 ans, est avec Stephen Davis, 27 ans également, depuis cinq ans. et son jeune compagnon est justement atteint de sexomnie.
Au cours des vingt dernières années, quelques rares articles ont été publiés sur le sujet. Deux études notamment, portant chacune sur onze personnes, avaient confirmé l’existence de ce phénomène, baptisé sexsomnie (Can J Psychiatry, juin 2003 et Psychosom Med, mars 2002).
Une sexualité somnambule
Le Pr Carlos Schenck, psychiatre au Centre régional des troubles du sommeil du Minnesota, a passé en revue toutes les recherches scientifiques consacrées aux troubles du sommeil associés à des comportements sexuels anormaux. Son communiqué auprès de l’Académie américaine sur les traitements du sommeil, en juin dernier, a fait sensation.
Une jeune femme de 26 ans se masturbe violemment pendant la nuit, en poussant des gémissements évocateurs. Lorsque son partenaire la réveille, elle nie tout. Une autre s’étonne : « Alors que nous faisions l’amour, j’ai entendu mon mari ronfler bruyamment. » Tout aussi perplexe, un homme se réveille en portant un préservatif, sans savoir ce qui s’était passé avant.
Kelly et Stephen
Le couple que forment Kelly et Stephen a accepté de raconter cet étrange vie nocturne au journal The Sun. « La première fois que Stephan m’a demandé par SMS s’il m’avait fait x, y et z lors de notre dernière nuit ensemble, j’ai cru qu’il essayait juste de revivre le moment. Mais, Stephen ne se souvenait en fait de rien. Et « J’ai remarqué rapidement que faire l’amour avec lui au milieu de la nuit était très différent de nos relations sexuelles à d’autres moments. Il n’y avait pas de baiser, pas de préliminaires, pas d’affection. C’était: Bam, merci madame. Une nuit, j’ai essayé de lui parler pendant que nous faisions l’amour. Ses yeux étaient ouverts mais vitreux. Et il n’a eu aucune réponse. C’était comme avoir des relations sexuelles avec un zombie. »
Kelly a alors compris le problème. Un problème qui perdure encore aujourd’hui. « Il souffre encore de sexomnie. Il n’a pas vu de médecin, parce que c’est gênant. Les manigances nocturnes me fatiguent, surtout depuis que nous avons notre fils. J’ai l’habitude de le repousser et de le coucher sur son côté. J’aimerais que ça s’arrête. J’ai envie d’avoir des relations sexuelles avec mon copain quand il est pleinement éveillé. Quand il dort, ce n’est pas drôle du tout. »
Une apnée du sommeil
Ces actes sexuels inconscients n’ont rien à voir avec les rêves érotiques. Ils représentent plutôt une variante du somnambulisme, même si les patients sont moins profondément endormis et ne sortent pas du lit. Selon le Pr Schenck, la sexsomnie serait souvent liée à une apnée du sommeil (qui entraîne de fréquents réveils, pas toujours conscients) et favorisée par le manque de sommeil, la consommation d’alcool ou de drogues, mais aussi un stress important ou un récent traumatisme émotionnel.
De plus en plus de cas sont rapportés. Généralement, les personnes concernées ignorent tout de leurs agissements, jusqu’à ce qu’un partenaire les alerte. Même alors, beaucoup retardent le moment de consulter, soit parce qu’elles ne savent pas qu’il s’agit d’un trouble médical, soit parce qu’elles craignent de se voir jugées. Or, si leurs compagnons se réjouissent parfois, jugeant qu’ils se révèlent alors « meilleurs amants », ce comportement peut aussi s’avérer très dérangeant pour le couple et être même potentiellement dangereux, lorsque le partenaire n’est pas consentant.
Le phénomène commence à peine à être exploré, mais un diagnostic et un traitement sont déjà possibles (cocktail d’anti-dépresseurs, psychothérapie, éviction des facteurs favorisants). Il ne faut donc pas hésiter à consulter un psychiatre, avec la précision rassurante suivante: il s’agit d’un véritable trouble du sommeil et non d’une perversion. (AD)
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